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Un vert explosif

Il pleut, il va pleuvoir, il pleuvra, il a plu hier, s’il fallait qu’il pleuve aujourd’hui (on s’y attend), s’il fallait qu’il ne pleuve pas demain (improbable), si on eut voulu qu’il ne pleuvasse (je l’ai cherché un peu, celui-là) pas tant, on aurait choisi un autre pays… et ainsi de suite. Je conjugue le verbe pleuvoir à tous les temps. Les nuages nous passent sous le nez en espagnol et en français. En anglais aussi. Ça rend la réalité de la pluie trois fois plus présente. Et l’humidité qui vient avec.

Les linge à vaisselle ne sèchent plus rien – d’ailleurs ils ne sèchent pas eux non plus-, les souliers nous collent au pied, les sandales deviennent glissantes (et dangereuses), les pantalons et les shorts nous collent là ou vous le pensez, mais on a une belle peau. Ah, ça, quelle belle peau, on a. Quasiment plus de rides, et on ne s’en fait pas d’autres parce qu’on ne plisse pas les yeux pour se protéger du soleil. Ça protège aussi contre le cancer de la peau, ce n’est pas à négliger. On ne peut pas se plaindre de tout.

Et vous devriez voir la couleur de la végétation. Si resplendissante qu’elle en devient brillante même sans soleil. D’un vert explosif. Le vert TNT, je l’appelle. Sans savoir, des fois, si c’est ce TNT ou le tonnerre, qui gronde au loin, souvent. Qui gronde au près itou. Tiens, le voilà qui roule dans la montagne, qui méprise les vallées, qui saute jusqu’ici à gros pas lourds.

Un peu de pluie, avec ça?


Les chiens et les orages.

Ce matin, à la propriété, nous avons un vrai orage, avec ses éclairs et ses coups de tonnerre. Nombreux, retentissants.

Ici, entre nos cinq maisons (nous sommes plusieurs propriétaires), nous avons 3 chiens. Le plus petit, un mâle, qui ne fait pas 2 kilos tout mouillé, n’est impressionné ni par le bruit ni par la pluie; il attend que le calme revienne en mangeant les miettes du déjeuner qui tombent au sol. Le deuxième, une jeune chienne nouvellement atterrie dans notre paysage – elle a été abandonnée sur notre route – qui fait, elle, quelque 15 kilos, cherche ou s’asseoir, se coucher, se rouler pendant le tonnerre et la pluie. On dirait qu’elle n’a pas encore décidé si elle avait peur ou si elle avait mal au ventre quand le tonnerre gronde.

La troisième, en revanche, une chienne aussi, berger allemand, notre plus gros animal, sais très bien comment elle se sent durant l’orage : mal, très mal d’anxiété. Elle se cache dans l’endroit le plus sombre et le plus fermé possible. Dans notre maison, elle se réfugie dans la salle de bains; elle ne va tout simplement pas à la deuxième maison, ou elle doit rester dehors, et, dans la troisième maison, il faut la mettre dans un garde-robe. On peut l’oublier là, elle ne s’en formalise pas. Tout pour éviter le tonnerre, tout!

En somme, les chiens sont aussi différents les uns des autres que les êtres humains.

Moi, pendant que mon homme continue ses activités ordinaires, je m’en vais dans mon lit après avoir fermé les portes et les fenêtres de la maison. J’ai peur que les éclairs traversent la maison et m’atteignent au passage. Ben oui. Pas plus fine que ça.