Questions de force et de faiblesse.

On entend partout parler de « force » et de « faiblesse », la « force » étant présentée comme une qualité à posséder et la « faiblesse » à proscrire. Franchement, je ne sais trop ce que sont l’une et l’autre. Bien sûr, pour ce qui est des corps, on en voit de plus fort et de plus faibles, et pour des raisons aussi diverses que possible. Mais la force mentale, la force de caractère, celle qu’on veut et qu’on louange, est-ce qu’elle ne serait pas un mélange bien ou mal dosé d’entêtement, d’ambition et d’énergie? 

Si on regarde le comportement des politiciens et politiciennes, on est tenté de voir la force en ceux et celles qui prennent des décisions majeures et la faiblesse en ceux qui tergiversent. Mais, franchement, quand on est responsable de décisions qui vont affecter des millions de gens, ne vaut-il pas mieux savoir discuter, comprendre et respecter, en somme voir les multiples facettes d’une réalité beaucoup plus complexe que celle que la « force » veut nous présenter. Pour la force, tout est faible. Pour la faiblesse, tout fait peur, avec des nuances. 

Et puis, est-ce qu’il n’y a pas de la colère, dans la force? Et de la pitié, dans la faiblesse? L’un et l’autre sont de mauvais conseillers qui rigidifient la réalité ou la liquéfient.

La faiblesse a des vertus, la force aussi. Mais quand il s’agit de déplacer les montagnes, on a le choix : le bulldozer ou le travail combiné de milliers de gens qui, chacun avec sa petite pelle, change le paysage.

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