Quand je mêle mes jambes à celles de mon amoureux, la nuit, et qu’il se réveille à peine, et que, si je les reprends, mes jambes, il vient les re-chercher sans même s’en rendre compte, j’ai envie de rigoler.
Quand Samanta, 6 ans, vient ici les mardi et les vendredi et qu’elle me saute dans les bras et qu’on se colle, se colle jusqu’à ce que l’envie de s’embrasser et de se dire qu’on s’aime a bien été satisfaite pour un temps, j’ai envie de rigoler tellement je me sens bien.
Mais quand je vois Philippe Couillard déployer son « internationalisme » en anglais à l’étranger, et ici, sa « reconnaissance » envers Ottawa, laquelle va leur permettre à lui et à Ottawa, entre autres infamies, de nous enfoncer des oléoducs dans la gorge, au mépris de la vie, de l’eau, de notre écosystème fragile, du Saint-Laurent qui est notre poumon, notre réservoir, notre corne d’abondance, notre artère principale, notre beauté entre toutes, je rigole moins.
Et quand je vois Harper mener un gouvernement de sape délibérée de nos institutions démocratiques et de notre environnement à coups de fausses promesses, de mensonges, de non-dit, de non-discuté, de non-présenté, de non-débattu, et cela dans le secret, l’arrogance, et, au bout du compte, dans le mépris profond, indécrottable, incommensurable, de la grande majorité des Canadiens qui ne voteraient pas pour lui s’ils savaient tout ce qu’il leur cache, j’ai beaucoup moins envie de rigoler.
Et quand j’entends parler de Boko Haram, vraiment, je n’ai plus envie de rigoler du tout.
Contre Couillard, contre Harper, je n’ai qu’un vote, et ce blogue.
Contre Boko Haram, je n’ai qu’une signature, et ce blogue.
Je suis contente, au fond, de me sentir bien, ça me rend capable de me sentir très mal pour tout ce qui se passe de mensonges, d’abus et de mépris et de violence autour de moi. À cause de tous ces élus qui, finalement, ne servent qu’eux-mêmes et pas nous, servent leur propre futur et pas le nôtre. À cause de tous ceux qui, en définitive, pensent qu’ils savent mieux que moi ce qui est bon pour moi. Et me l’imposent.
Yes! J’aime cette indignation!
Tu écris plus vite que l’éclair, je n’ai pas eu le temps de commenter les articles précédents, mais sache que l’amoureux héroïque, tueur de scorpion avec une binette, m’a fait sourire.
Nos armes Maryse: écrire, dire, enseigner, convaincre.
Et parfois comme un ver d’oreille voici ce qui me trotte dans la tête devant l’horreur et l’incompréhension…
SI JE SUIS CHARLIE JE SUIS AUSSI :
Je suis d’Amérique et de France
Je suis de chômage et d’exil
Je suis d’octobre et d’espérance
Je suis une race en péril
Je suis prévu pour l’an deux mille
Je suis notre libération
Comme des millions de gens fragiles
À des promesses d’élection
Je suis l’énergie qui s’empile
D’Ungava à Manicouagan
Claude Gauthier