Quand, le soir, après avoir lu à satiété dans mon lit, j’éteins ma lampe, m’allonge dans le noir et me couvre jusqu’au cou, je me tourne vers la fenêtre de ma chambre. Je regarde ses contours se dessiner lentement, encadrant la nuit. Une nuit cloutée d’étoiles, ou sombre et lourde, ou marine, ou presque blanche, selon le temps et la lune.
Du regard, je plonge dans ce qui m’apparaît alors comme l’infini, et la matière grise à l’intérieur de mon crâne commence à contempler l’immensité à laquelle elle a accès. Elle se pose des questions, essayant de décoder cette image sidérale comme une minuscule fourmi essaie d’appréhender le baobab géant dont elle prendrait au moins trois jours pour faire le tour.
Qu’est-ce que c’est que ce vide ? Jusqu’où va-t-il ? Pourquoi est-il noir ? Qu’est-ce que c’est, le ciel ? La lumière, cette réalité prodigieuse, aura-t-elle changé demain, ne serait-ce que de manière infinitésimale ? Et où donc va-t-on, quand cette impulsion électrique mystérieuse qu’on appelle notre vie se détache de nous ?
Ainsi, je laisse l’espace me pénétrer. Jusqu’aux os. Jusqu’à ce que je n’ai plus ni question, ni inquiétude ni, d’ailleurs, de réponse.
C’est sans doute cela qu’on appelle le sommeil.
Bonjour Maryse !
Merci pour ce beau texte, on y reconnaît le regard de l’âme et sa beauté.