Vieillir, ça ne se passe pas dans la tête, mais dans le corps.
J’ai dans la main droite un pot plein de terre, dans la gauche, une pousse de tilleul, et il faut que j’aille chercher la pelle, du compost, du paillis et le boyau d’arrosage pour mettre en terre cette pousse et l’arroser ensuite. Je fais des calculs pour ne pas faire trois voyages vers la terre, le compost et le boyau, qui sont à trois endroits différents, bien entendu. Déjà que j’ai fait le tour de la maison pour récupérer la pousse de tilleul – je ne savais plus où je l’avais mise. Avant, je ne calculais pas mes pas. Maintenant, si. Ça se fait tout seul, on dirait. J’aime toujours autant l’idée de planter un tilleul, ou n’importe quoi, mais le faire ça demande, un peu. Ça demande autre chose que l’idée.
Et je me surprends à me dire que c’est ça, vieillir. C’est calculer ses pas, ses déplacements pour s’économiser. Mais j’ai planté mes deux tilleuls quand même. Na! Et j’avais mis quelques autres plants en terre avant. Y a toujours ben des limites!
Vous êtes à la hauteur!
Bravo!
En effet, y’a toujours ben une limite. Celle du corps, mais pas de soi. Kudo amiga…Hâte au déconfinement pour aller vous visiter.