Hier, mon amoureux et et moi avons travaillé à notre potager. Ici, au Costa Rica, il est constitué de 4 carrés de blocs de béton disposés autour d’une table ronde également en béton. Les bacs ont une hauteur variable, à cause de la pente du terrain, mais ils nous vont généralement à la taille, et on peut y travailler debout sans se défaire le dos.
Il fallait casser littéralement la terre glaiseuse, l’alléger et l’enrichir, pour pouvoir ensuite semer, entretenir – et déguster éventuellement, c’est ça l’idée.
C’est D. qui fait le travail d’homme, et moi je réponds à ses questions ( “Ça va comme ça? – Non, un peu plus de caca de vaca, s’il-te-plaît”) en raffinant les mottes de mes mains gantées.
Soudain, sous sa binette, a surgi, affolé, un scorpion noir, vraiment gros, vraiment grand, au moins grand comme ma main, et j’ai de grandes mains. – Vous saisissez qu’il était impressionnant, non?
D., sans hésiter, l’a coupé en morceaux avec la binette, puis l’a écrapouti sous ses pieds.
On a respiré un bon coup.
C’est le deuxième qu’on voit. Le premier, il y a quelques années, beaucoup plus petit, s’était caché dans une chemise laissée trop longtemps suspendue au bas de l’escalier.
Conversation, plus tard, à table :
Moi, analysant : Je savais pas que les scorpions vivent dans la terre…
Lui, renchérissant : Moi non plus, jusqu’à présent, je pensais qu’ils vivaient dans les vêtements!
Ah, la joie d’apprendre, toujours renouvelée!
Ça m’a bien fait rire même si c’est sérieux, la découverte d’un scorpion… Bienvenue dans la jungle où nous apprenons que rien n’est statique et que nous sommes en fin de copmte assez petit face à une morsure d’un scorpion qui, pobresito, rendait l’âme en ce début de 2015. Au fait, est-ce qu’un scorpion possède une âme? Hum, je ne sais pas.